Nous vous emmenons à la découverte d’un talent singulier, imprégné de la richesse culturelle haïtienne et qui s’épanouit désormais au-delà des frontières. Anikaelle Cora Pierre-Louis connue sous le nom d’Anikaelle Cora, cette jeune artiste émergente incarne l’âme d’une génération en quête d’expression, de mémoire et de beauté.
Née aux États-Unis mais élevée en Haïti, Anikaelle est profondément marquée par son pays d’enfance, qui habite chacune de ses œuvres. Haïti est un langage visuel qu’elle traduit avec passion à travers ses toiles. Des souvenirs d’enfance, des couleurs vives : son art est un cri doux et puissant, une célébration de ce qu’elle est et d’où elle vient.
C’est en 2017, au détour de vacances familiales, qu’elle découvre la peinture. Un moment anodin devenu décisif. Puis, en pleine pandémie, alors que le monde s’arrêtait, elle, elle créait. La crise du Covid devient ainsi le berceau de sa première série d’œuvres originales, un refuge artistique où elle explore avec intensité sa propre créativité.
Son style, qu’elle qualifie d’abstrait et d’afro-caribéen, porte des éléments marquants et personnels : « J’ai développé une identité visuelle reconnaissable : un œil abstrait relié au nez, des points blancs dans les cheveux, et surtout des couleurs vives car pour moi, elles incarnent parfaitement la richesse et la vitalité de mon peuple. »
La principale source d’inspiration d’Anikaelle, c’est Haïti. Mais aussi la communauté noire dans toute sa diversité, sa beauté, ses combats. Elle peint pour représenter, pour transmettre, pour exister pleinement.
Aujourd’hui, elle travaille principalement à l’acrylique sur toile, un médium accessible qui lui permet de capturer l’intensité de ses émotions. Mais l’ambition est là, et Anikaelle veut explorer la peinture à l’huile.
Elle a déjà eu l’honneur de participer à deux expositions organisées par Caribbean Craft, Anikaelle a ressenti, à travers ces expériences, un puissant sentiment d’appartenance. « Ces opportunités m’ont permis de découvrir la beauté de la communauté artistique et ont été ma plus grande source de motivation. Voir d’autres artistes représenter mon pays a véritablement éveillé quelque chose en moi, me poussant à poursuivre ma passion. »
Et bien qu’elle n’ait pas encore reçu de prix officiels, une victoire lui reste chère : un concours remporté en huitième, où son œuvre a orné la couverture du livre de l’année. Une première reconnaissance publique qui l’a poussée à croire en son talent, et à continuer.
Pour Anikaelle, l’art est essentiel à notre culture. Il est mémoire, identité, expression. Il transcende la parole pour raconter nos histoires, faire revivre nos traditions. « L’art reflète ce que nous sommes en tant que peuple », dit-elle.
À celles et ceux qui commencent dans l’art, elle adresse un message sincère : « Commencez tout simplement. » Pas besoin d’être parfait. Il faut créer, encore et encore, pour soi, pour ceux qui croient en vous. Et surtout, ne jamais oublier que le chemin compte autant que le résultat.
Anikaelle Cora est de ces artistes qui ne cherchent pas la lumière, mais qui l’incarnent. À travers son art, elle offre un miroir à sa communauté, une voix à ses racines, et une invitation à embrasser la beauté de l’authenticité.
Article : Schnell G. Jean
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